mercredi 24 juillet 2013

La Conférence ICCF18: mercredi 24 juillet,3ème jour.

La journée a commencé par une présentation par Jirohita Kasagi du Research Center for Electron Photon Science au Japon. Il a montré que le taux de réaction entre un faisceau d'ions deutérium et des cibles métalliques deutérées était anormalement élevé. Pour expliquer le phénomène, il faut ajouter au modèle un écrantage électronique élevé. Dans le cas des métaux liquides comme l'indium, cela est encore plus flagrant.

Peter Pfeifer de l'Université du Missouri s'est intéressé au stockage d'hydrogène dans des matériaux à base de carbone. Il a montré que l'addition de bore augmentait la quantité d'hydrogène absorbé. Cependant, il n'a pas trouvé d'excès d'énergie.

La table ronde dédiée à l'activité à l'ENEA à Frascatti en Italie a été dirigée par Vittorio Violante. Il a expliqué qu'un projet de collaboration entre l'Italie et les Etats-Unis a été financé par le Ministère des affaires étrangères italien. Les participants sont en Italie, l'ENEA, et aux États-Unis, SRI, NRL et l'Université du Missouri. Cette collaboration a pour objectif officiel d'améliorer les matériaux pour en particulier les piles à combustible. Violante a étudié depuis de nombreuses années la qualité du palladium pour réussir les expériences de fusion froide. Il a montré que certaines impuretés jouaient un rôle important comme le platine. L'orientation cristalline du palladium est également un facteur critique. Il arrive maintenant à transformer une électrode qui ne fonctionne pas en une qui fonctionne et donne un excès de chaleur en lui faisant subir une série de traitements.

Emanuele Castagna de l'ENEA a expliqué le travail en cours pour remplacer le platine par du palladium dans les électrodes des piles à combustibles, le palladium étant moins cher que le platine.

Graham Hubler de l'Université du Missouri a montré que le palladium qui donne des excès de chaleur était à l'époque celui de Engelhard qui contenait des traces de rhodium et de platine. Par la suite à cause d'un changement de méthode de production les impuretés sont maintenant du zirconium, de l’yttrium et de l'hafnium. La différence entre les deux produits provient d'une part de la récupération du rhodium qui coûte très cher, et d'autre part du changement de creusets utilisés par l'industriel.

Mike McKubre de SRI au Etats-Unis a rappelé qu'un paramètre important pour que la réaction ait lieu est qu'il y ait un flux de deutérium à travers la surface de l'électrode. Ils avaient remarqué cela en remarquant des variations périodiques du taux de chargement en deutérium dans les expériences positives. Plus tard, ils ont utilisé les "super waves" pour générer de manière volontaire ces variations de flux. D'après McKubre, pour qu'une expérience fonctionne, il faut un taux de chargement en deutérium élevé, et un flux de deutérium qui entre et qui sort.

Robert Duncan de l'Université du Missouri, et organisateur de la conférence a mis l'accent sur la croyance que la chimie et le nucléaire étaient deux domaines séparés. Il a rappelé que l'effet Mossbauer prouvait bien que dans certains cas, il y avait bien un lien entre les deux domaines. Il a également mentionné qu'on ne pouvait pas utiliser les théories de l'équilibre aux cas où on est loin de l'équilibre.

David Nagel de la George Washington University a fait une étude économique des possibilités d'utiliser la fusion froide pour des applications de transmutations et de destruction des matériaux radioactifs. Il a montré que les coûts seraient extrêmement élevés, et que la meilleure application de la fusion froide est la production d'énergie.

Narman Cook de l'Université Kansai au Japon a développé un modèle du noyau où les protons et les neutrons seraient placés de manière régulière comme dans un cristal. Grâce à ce modèle, il arrive à expliquer la distribution des atomes produits au cours des expériences de fusion froide faites par Mizuno.

Peter Hagelstein du MIT aux Etats-Unis a montré son modèle théorique qui explique l'expérience de Karabut. Ce dernier avait montré la production d'un faisceau collimaté de rayons-X. Le modèle d'Hagelstein montre que des vibrations dans la gamme du térahertz permettent d'exciter des traces de noyaux de mercure-201 qui génèrent une transition à 1565 eV.

Vladimir Vysotskii de l'Université de Kiev en Ukraine a informé sur des résultats similaires qu'il a observé dans des expériences avec des jets d'eau sous très haute pression que l'on utilise pour la découpe des métaux. Le jet d'eau produit des ondes sonores qui réagissent avec les métaux des écrans placés autour du jet. Cette interaction produit à son tour des rayons-X.

Graham Hubler du Sidney Kimmel Institute for Nuclear Renaissance (SKINR) a indiqué que cette entité a été établie en avril 2012 comme une section du Département de Physique et d'Astronomie de l'Univesrité du Missouri. L'institut a été formé à la suite d'un don de Sidney Kimmel de 4,5 millions de dollars sur 5 ans pour trouver l'origine de la chaleur anormale. L'équipe de base étant composée de personnes de la société israélienne Energetics. Une collaboration est en cours avec la société américaine Coolescence. Ils arrivent maintenant à une reproductibilité de 40% et un COP jusqu'à 30.

Roger Stringham de Photosonication Consulting a montré ses derniers résultats avec des expériences avec des ultrasons fonctionnant à 1,6 MHz. Il a développé un modèle permettant d'expliquer les excès de chaleur. La puissance d'ultrasons étant de 15 watts, il a mesuré 58 watts de puissance thermique, soit un COP proche de 4.

Peter Norgard de l'Université du Missouri a montré une anomalie d'interaction d'un faisceau de 8,4 MeV de deutérium avec du palladium. Les réactions se faisaient entre les noyaux de palladium et les ions deutérium. Les mesures de transmutation étaient supérieures aux modèles.

La prochaine conférence ICCF19 aura lieu dans un an et demi en Italie à Venise du 15 au 21 mars 2015. Elle sera organisée par Antonio La Gatta de la société Tsem.


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