mardi 31 mai 2011

Le nucléaire et les dirigeables

L'annonce que l'Allemagne va arrêter dans 10 ans ses centrales nucléaires est une décision importante pour nous et de nombreux autres pays. Cette décision politique s'appuie sur le rejet par la population allemande du nucléaire à cause du risque créé par les déchets et les conséquences de l'accident de Fukushima.

Dans l'histoire des technologies, ce n'est pas la première fois qu'une technologie se développe et est abandonnée.

On peut se souvenir de la construction du paquebot France en 1957, mis en service en 1962. C'était un chef-d’œuvre de réussite technologique, mais il arrivait trop tard. Dans les années 1960, les avions à réaction prirent le relais des traversées en paquebot d'une autre époque, à moindre coût, et plus rapidement.

Un peu plus tard, la France et la Grande-Bretagne développèrent ensemble le Concorde, le premier avion supersonique commercial. Il était prévu d'en vendre une centaine. C'était avant le premier choc pétrolier de 1973. Lorsque l'appareil fut mis en service en 1976, malgré le succès technologique, ce fut un échec commercial. Depuis son retrait en 2003, plus aucun autre avion commercial supersonique ne vole.

Dans les années entre les deux grandes guerres, les dirigeables transportèrent des milliers de passagers à travers les océans. Mais l'accident du Zeppelin de 1937 mit fin à leur utilisation. Peu de temps après des avions modernes remplacèrent cette technologie dangereuse.

L'histoire du nucléaire ressemble à celle des dirigeables. Avant le nucléaire, les énergies renouvelables existaient comme les avions avant les dirigeables. Les dirigeables ont disparu, et l'aviation a pris le relais. Le nucléaire va disparaître, et de nouvelles énergies vont prendre la place.

Combien de temps, la France va-t-elle s'obstiner dans une technologie dépassée? La page du nucléaire est déjà tournée, il est temps de s'en rendre compte.

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